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Pourquoi le shiatsu se pratique-t-il au sol ?

Le shiatsu se pratique au sol afin de permettre au praticien d’utiliser efficacement son hara et de conserver toute la mobilité nécessaire au geste juste, dans la détente. Cependant, nous apprenons également les manières de se placer pour donner des shiatsu complets à des personnes alitées, assises ou patients handicapés en fauteuils.

Pourquoi pratiquer le shiatsu sur des personnes habillées, alors que tant de massages se pratiquent sur peau nue ? Est ce que les vêtements n’empêchent pas de sentir l’énergie ?

Le shiatsu traditionnel se pratique toujours sur un patient vêtu. En effet, lors de la séance, les énergies du patient sollicitées au niveau des méridiens, descendent progressivement vers les organes et donc la surface du corps se refroidit. Il est donc non seulement nécessaire mais indispensable d’être habillé et le praticien prévoit en plus une couverture à proposer lors de la séance. Quant au fait de « moins bien sentir l’énergie » , toutes les techniques proposées durant les cours devraient vous amener à abandonner cette vue de l’esprit.

J’ai entendu dire que, pour être efficaces, les pressions shiatsu doivent être fortes, et que c’est ainsi que travaillent les japonais, qu’en pensez-vous ?

Dans nos ateliers, le travail sur la qualité de la pression est fondamentale. 25 ans d’expérience me confortent dans l’idée qu’appliquer des pressions fortes ne garantit pas un résultat probant. Le geste juste et efficace découle d’une posture et attitude justes. Le pouce, sur un méridien ou point d’acupuncture, se doit d’être à la fois réceptif, actif et respectueux : travail tout en nuances selon les lieux du corps touchés. De nombreux exercices sont proposés au praticien pour éviter qu’il ne devienne « marteau » sur un pouce « burin ». Quant à travailler « à la japonaise », mon Maître, Tokuda Sensei est bien lui même japonais...

Vous proposez la pratique d’un shiatsu complet, de quoi s’agit-il ?

Au cours de la séance, et quel que soit le problème évoqué par la personne que nous recevons, nous proposons un shiatsu sur le corps entier, à même de réguler de manière douce, son terrain énergétique. Si les théories fondamentales de la pratique s’avèrent indispensables, la recherche par le praticien, du geste juste (et donc de l’attitude juste) demeurent la base de notre pratique. Oui, le schéma de la séance est identique pour chaque patient, mais notre pratique est modulée par notre ressenti et le patient fait l’expérience d’un soin global et adapté. En résumé, lors d’une séance, le shiatsu est appliqué sur tout le dos, tous les méridiens des jambes et des bras et sur tête épaule et nuque. Nous « travaillons » les points en déséquilibre, au fil de la séance et laissons au patient l’opportunité du ressenti d’un processus d’harmonisation de ses énergies, sans idée de pouvoir sur sa personne.

Entre Maître Masunaga, Maître Namikoshi, Maître Tokuda, Maître Ohashi et les autres, je m’y perd un peu... Y-a-t’il vraiment des différences d’enseignement entre les écoles de shiatsu ?

Oui, il existe des différences. Par exemple, certaines écoles se réfèrent strictement à la médecine chinoise, d’autres s’en sont complètement détachées. Selon les enseignements, le shiatsu est appliqué systématiquement sur tout le corps ou bien sur un choix de méridiens en fonction d’un bilan énergétique.

Vous qualifiez la pratique du shiatsu de « non-violente », dans quel sens ?

Respecter par la juste présence et accompagner sans faire de vagues, respecter le cheminement du patient, dans l’espace et le temps: son contexte de vie et ses épreuves. Reconnaissance du processus d’installation de sa pathologie (lent, la plupart du temps), état d’être au moment présent, son attente et ses besoins. Là encore, si l’étude en MTC, shiatsu, psychologie, philosophie, etc. est fondamental (trame, cadre) recevoir le patient, dans notre cabinet puis sous nos doigts se fait de tout notre être, le plus centré et paisible possible. Accompagner sans faire de vagues, sans vouloir accélérer un processus de changement propre à chaque patient. Le protocole du shiatsu complet est suffisamment efficace pour donner dans l’instant ce qui est juste. Tout le reste n’est-il pas interprétation de la situation, désir pour l’autre, orgueil de notre part, tonnes de compassion que l’on donne à l’autre faute de les recevoir ? Les textes de la MTC vont dans le sens d’un soin non-violent : ils nous parlent sans cesse d’équilibre et de déséquilibre, de rapports subtils entre les fonctions organiques dont il faut globalement tenir compte. Ils nous encourage à considérer l’impact du contexte de vie et des émotions sur les mouvements énergétiques internes. Mouvements si vulnérables que la transformation ne peut être que progressive. Nous marchons sans arrêt sur un fil entre santé et malaise. Alors quel soin apporter au patient si ce n’est simplement le coup de pouce (shiatsu) attentif à la délicate mouvance ?

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